Dans L’été de Kikujiro (Kikujiro no Natsu, 1999), Takeshi Kitano prolonge sa série de portraits de personnages marginaux au sein de la société japonaise. Si jusqu’ici, ses films les plus connus présentaient des portraits de yakuza ou de policiers cherchant à s’émanciper d’un collectif oppressif patriarcal et violent par le voyage, Kitano adopte dans ce film le point de vue d’un personnage à contre-pied de ceux-là : un enfant, nommé Masao.
Romeo Calenda
Plongée dans les univers hallucinés de Keerych Luminokaya — Luminokaya et Meshuggah
Un être humanoïde dans un état de stase, depuis des siècles sans doute. Si longtemps endormi que des plantes ont commencé à pousser non pas à l’extérieur, mais bien depuis l’intérieur même de son corps. Celles-ci recouvrent ainsi de l’être en stase, elles l’enveloppent même. Les images des moines bouddhistes s’immolant par le feu, semblant échapper à toute douleur lors de la mise à mort volontaire, nous sont tragiquement familières. Filmés à plusieurs reprises, les images qui en résultent ont même fait office de pochette d’album du célèbre album éponyme de Rage Against The Machine (1992).
L’individu et le clan dans l’œuvre de Takeshi Kitano
Takeshi Kitano n’est sans doute pas le premier cinéaste japonais auquel on pense lorsqu’il s’agit d’évoquer le thème du rebelle. Les années 1960 et 1970 japonaises regorgent de cinéastes ayant articulé diverses formes de rébellion dans leur cinéma : on pense précisément à Nagisa Oshima, Koji Wakamatsu, ou même Seijun Suzuki dans un autre registre.
L’arbitrage vidéo dans le football
L’arbitrage vidéo tend à se démocratiser de plus en plus dans le football depuis la nomination de Gianni Infantino à la tête de la FIFA, la Fédération Internationale de Football, en 2016. C’est une demande […]
Outrage-Outremarge, sur Outrage Coda de Takeshi Kitano
Clôture très efficace à la trilogie commencée sept ans plus tôt, Outrage Coda prolonge jusqu’à l’extrême le diagnostic de la société japonaise malade bloquée entre tradition et refus de la tradition. Les codes Yakuza explosent tout en restant dans la limite du cadre mafieux primaire: puisque la loyauté, la fierté et l’honneur ne sont plus des valeurs ancrées chez le yakuza, il ne subsiste que le désir du pouvoir et la cupidité.
Home Sweet Home, sur Mother! de Darren Aronofsky
Le cinéma de Darren Aronofsky est – pour faire dans l’euphémisme – assez clivant. Virtuose ou démonstratif, mystique ou ridicule, poétique ou niais, on ne peut lui enlever de provoquer avec ses films des sentiments extrêmement forts, qu’ils soient positifs ou négatifs. Mother! n’échappe pas à cela. Mother! est suffocant plus qu’il n’est angoissant. L’action va d’emblée dans le sens de l’intensité, du trop plein.
Guérir Marvel, sur Doctor Strange de Scott Derrickson
Les studios Marvel ont désormais pris pour habitude de vider quelque chose ou quelqu’un de sa substance. En faisant à la fois des films de Super-Héros sans réelle réflexion sur ce statut de surhomme/extra-terrestre et en vidant tout potentiel charismatique à des acteurs pour la plupart pas incroyables, mais tout de même intéressants dans d’autres films.