Miguel Gomes, alors réalisateur de deux longs et d’une poignée de courts-métrages, inaugurait la décennie avec Tabou ( Tabu, 2012), film centré autour de l’imaginaire portugais de la colonisation.
Celestin Ghinea
Quelques éclairs, beaucoup de bruit, sur Détective Pikachu de Rob Letterman
De quoi Pokemon : Détective Pikachu fait-il le portrait ? Cette nouvelle adaptation délaisse l’animation au profit de Pokémon Go : un nouveau pas est franchi pour la déclinaison de la franchise nippone qui a toujours joué sur un effet de porosité entre le virtuel et le réel mais celui-ci bute contre une certaine conception condescendante du cinéma.
Tel Aviv on Fire & Dachra
C’est à l’occasion de la 14ème édition du Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient que les rédacteurs d’Amorces ont pu aller voir la comédie de Sameh Zoabi Tel Aviv on Fire, également en sortie nationale depuis le 3 Avril, mais aussi Dachra, film d’horreur tunisien du réalisateur Abdelhamid Bouchnak, qui n’a pour le moment aucune date de sortie
Les pulsions dans le musée de Brian de Palma
En premier lieu, ce qui interpelle dans cette séquence de Pulsions est la faculté qu’ont le cinéma et l’accrochage muséographique – semblable à un montage – à ne faire plus qu’un pour former une histoire de séduction dans laquelle un homme et une femme se pourchassent animés par un désir, un fantasme, sexuel incontrôlé. Le spectateur est d’ailleurs d’emblée prévenu par le cinéaste. En effet, dans le premier plan du musée figure une sculpture de Augustus Saint-Gaudens intitulée Diana, représentation de la déesse de la chasse.
Don Orson Welles, réalisateur du Quichotte
Réalisé par Orson Welles à partir de 1957, monté par Jess Franco en 1992 [1], Don Quichotte fait partie des nombreux films inachevés du réalisateur parvenus en l’état de bribes, sans qu’un guide ne soit disponible pour se retrouver dans cet amas de chutes et d’essais. Welles a travaillé sur ce film avec une énergie intacte au fur et à mesure des années, sans script et en improvisant, pour livrer un film hospitalier, ouvert à l’accident et aux changements.
Behind the Corn-Flakes, sur Under the Silver Lake de David Robert Mitchell
Los Angeles, tapis de signes disséminés à travers les panneaux publicitaires et les objets de culture pop : fanzines, comics, jeux vidéos, films. David Robert Mitchell opère avec son film un curieux projet plastique où la trajectoire se situe à deux niveaux : lisibilité de cartes aux tracés rectilignes et simplifiés, entre une carte d’un Zelda trouvée dans un magazine et la réduction enfantine de la ville sur le derrière d’une boite de céréales ; perdition dans Los Angeles où l’usage de fondus enchainés brouillent la vision et les repères spatio-temporels, conduisant à une forte impression de sur-place.
Film à trous, sur Au Poste! de Quentin Dupieux
Quentin Dupieux le répète : c’est un amateur. Un amateur de cinéma, un cinéaste amateur qui pour son premier film français décide de tourner un huis-clos policier où l’on s’amusera, en bons amateurs que nous sommes aussi, à en déceler les influences.
Klimt en surface
Jusqu’au 11 novembre 2018, l’Atelier des Lumières à Paris met à l’honneur Gustav Klimt (1862-1918) et ceux qui ont trouvé en lui l’inspiration, Friedensreich Hundertwasser (1928-2000) et Egon Schiele (1890-1918). Prenant place au cœur d’une ancienne fonderie, ce n’est plus le métal en fusion rougeoyant qui illumine les murs mais dorénavant l’or de Klimt et les couleurs d’Hundertwasser.
Opéra-Rock : It’s show time ! sur Phantom of the Paradise
En 1967, l’album Sergent Pepper and the Lonely Hearts Club Band des Beatles est une révolution dans les albums rock. La pochette de l’album exhibe un groupe qui revêt l’identité d’un autre, et profitant des ressources des studios d’Abbey Road, composent un album pop complexe qui s’arque autour d’un fil conducteur pour homogénéiser le contenu de l’album. On date généralement Sergent Pepper comme étant l’un des précurseurs des concepts-albums, albums qui se fondent sur une unité thématique afin de proposer une approche nouvelle des enregistrements, de la conception des albums grâce aux innovations techniques dont se dotent les studios.
Sauver l’être par l’apparence, sur The Neon Demon de Nicolas Winding Refn
The Neon Demon s’ouvre sur un générique aux couleurs vives et où les noms s’impriment par des couleurs qui jurent de leur juxtaposition. Le film de Refn s’organise sous l’angle de la confrontation et affiche la volonté de réunir à l’écran ce qui heurte l’œil et ce qui apparait d’abord comme inconciliable.